La refondation de la fédération : Les mentalités

Le 14/08/2022

LA REFONDATION DE LA FRME

1. La mentalité

 

Maroc Echecs , Par  Boujemâ Kariouch

Publié le jeudi 11 octobre 2007.


 

Je suis réveillé, et voilà ce que je veux ! Et s’y on y pensait un peu ?

Par Boujemâ Kariouch

LA REFONDATION DE LA FRME

1. LA MENTALITE

Au niveau de notre espace sportif échiquéen, est-ce que la Fédération Royale Marocaine des Echecs en tant qu’organisme sportif national, censé gérer la pratique et le développement des échecs sur le territoire marocain, accomplit véritablement cette noble mission au service de ses membres ? C’est une question complexe en soi. La réponse donne lieu à de multiples réponses, selon les interprétations objectives ou subjectives que tout un chacun présente devant cette interrogation piège.

Or, en jetant un coup d’œil serein sur la vie échiquéenne actuelle et même depuis ces dernières années, force est de constater les nombreuses carences qui submergent continuellement les échecs marocains : l’insatisfaction des uns et des autres, la démobilisation des forces, des compétences, des idées, de l’impuissance des dirigeants à réformer, des manigances de toutes sortes, une programmation bâclée ôtée de son aspect purement sportif, etc. Bref tout un tas de « freins » bloquant éternellement l’évolution et le développement normal de notre sport.

Peut-on continuer à gérer la FRME, et par là, la pratique échiquéenne nationale de la sorte ? Non, bien sûr. Mais pourtant c’est la réalité actuelle.

Comme aujourd’hui, comme hier et avant-hier, on devient président de la FRME, on serre chaleureusement les mains d’honneur, on répond aux félicitations sincères ou hypocrites, ici et là. On constitue un bureau pour une gestion « facile » (alors que c’est dans la difficulté que l’on peut avancer solidement). On confectionne un programme qu’on tente d’appliquer tant bien que mal. On fait des promesses qu’on ne peut tenir, ici et là. On calme, on donne espoir, on pleure un peu, toujours ici et là,...etc., etc., etc. Point à la ligne.

Bref : Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Et en avant toute pour un autre tour dans ce cercle vicieux coutumier. Et assassin !

Ce n’est pas de cette manière archaïque que l’on peut répondre aux réelles attentes des gens des échecs marocains.

N’y a-t-il pas, ailleurs, une autre manière de gérer notre sport ? Evidemment que oui, mais encore faut-il pour cela en avoir la force de volonté et la perspicacité avec la compétence nécessaire, cela va de soi.

Comment peut-on gérer la FRME d’une autre manière ? Voilà, voilà, la question, dirais-je à 10 000 points !

Mais d’abord, et avant tout, pour bien gérer une structure comme la FRME, je pense qu’il faut un état d’esprit particulier. Un état d’esprit imprégné par la détermination de dénouer à terme les entraves matérielles et morales qui bloquent la progression naturelle échecs nationaux. Par la prise en compte sérieuse des attentes insatisfaites des composantes de notre sport. Un état d’esprit porteur et visionnaire. C’est-à-dire, schématiquement parlant, jouer dans son esprit 8 ou 10 coups et analyser la position à laquelle on arrive comme le fait un joueur de niveau, voir si ça va, ou si on doit apporter, dès maintenant, avant ou au cours des coups, les changements ou orientations nécessaires. Enfin, c’est aussi un état d’esprit démocratique. Qui pense avec et pour les gens de notre sport.

Oui : « Avec et pour les gens » Une devise forte. Pour laquelle, je milite depuis de nombreuses années.

Voila la clé de voûte du système PREMIER de gestion de la FRME.

Autrement dit, il s’agit qu’une question de mentalité en premier lieu. Un vaste thème. Lié à l’éducation, à la culture, à la compétence, et à l’expérience, non seulement du président de la Fédération et des membres de son bureau, mais aussi des dirigeants des clubs marocains en général.

Malheureusement au sein de notre sport, et très sincèrement, il y une forte dose de mentalités « tordues ». C’est le terme juste. C’est un constat personnel. Que d’opportunistes remplissent le paysage échiquéen national notamment depuis des années... Sans qu’ils puissent apporter une simple petite pierre ou une petite prière à la construction de l’édifice échiquéen marocain dans lequel ils veulent avoir leurs mots quand ça les arrange ! Ne pas dire cette évidence serait trahir tous celles et ceux qui se sacrifient pour que vive une pratique sportive noble en dépit des difficultés qui ne manquent pas de jalonner leur chemin. Et qui méditent en silence, en souffrance aussi.

Qui est-ce qui étouffe notre sport et l’empêche de se libérer totalement vers les grands espaces d’air frais et de progrès ? C’est cette mentalité ! Qu’on ne s’y trompe pas. On peut refonder la FRME dans tous les sens qu’elle ne pourrait pas évoluer avec cette mentalité « tordue ». Parce que les réformes porteuses d’avenir ne peuvent que nuire aux esprits « tordus ». Parce que la « stagnation ou le recule des échecs marocains ne peut que faire d’eux des « hommes compétents » alors que le développement et le progrès de notre sport menacent de « dépasser » leur microscopique compétence et mettre ainsi à nu leur esprit « tordu ». Vraiment.

Donner l’importance qui lui est due à cet aspect intellectuel relatif à la « mentalité » d’un président ou d’un dirigeant de club serait à mon sens faire avancer bien des choses et bien des comportements.

Comment ?

• Organiser régulièrement des séminaires thématiques de formation et d’information en faveurs des dirigeants ;

• Appliquer les règlements avec fermeté, c’est-à-dire à 100 et 1 % pour tous sans exception ;

• Etablir un cahier de charge auquel devra répondre toute nouvelle création de clubs (Nombre d’adhérents-équipe de 8 séniors-équipe de 6 juniors-équipe de 6 jeunes-équipes de 6 filles-avoir un arbitre national et un entraineur dans un délai au moins deux années- respecter les AGO annuelles avec l’élection du tiers sortant – Remettre à la FRME un programme d’activité intérieures- etc).

Car,

• Aucun président n’a organisé des séminaires thématiques en faveurs des dirigeant et ce depuis la création de cette pauvre Fédération ;

• Aucun président n’a jamais appliqué les règlements à 100 % depuis la création de cette pauvre Fédération ;

• Aucun président n’a jamais œuvré pour la qualité. La priorité à toujours été donné pour la quantité éphémère.

Savez vous que la règlementation actuelle permet à n’importe quel opportun (ne parlons des gens compétents et à la volonté claire d’œuvrer en faveur de leur club) de s’introduire dans la famille échiquéenne, de dicter sa loi ? Alors, imaginez que, quand ils se trouvent nombreux, ils freineront naturellement, avec becs et ongles, tout progrès digne de ce nom. En particulier s’ils s’introduisent au bureau fédéral pour ne pas dire la présidence...

Savez-vous que nombreux sont les clubs « style coquille vide » qui se hissent à égalité avec les clubs structurés et s’arrogent le droit de décider de la vie des échecs marocains ?

Oui nous avons tout cela et amazal en tête !

Ainsi, si la Fédération était présidée par un homme à la « mentalité » porteuse, réformatrice, respectueuse des valeurs tant humaine que de la bonne gestion (avec un bureau du même genre), il ferait en sorte de combattre également ces « mentalités » « tordues » au moyen de ce qui précède ci-haut, notamment. La FRME, les cadres, les joueurs et l’image de marque des échecs marocains auront une échelle solide pour sortir du trou d’aujourd’hui et s’élancer vers les cieux azurs.

A suivre : 2. LES RESSOURCES HUMAINES